Le président français Emmanuel Macron a prononcé ce mercredi 26 janvier, un discours à l’endroit des rapatriés d’Algérie. Il a apporté « une parole de reconnaissance » à l’égard de ceux qu’on appelle les pieds-noirs. Le président français a reconnu que deux massacres avaient été commis par l’armée française après la signature des accords d’Évian en 1962. Il s’agit du massacre de la rue d’Isly à Alger et celui d’Oran. Évoquant la fusillade de la rue d’Isly à Alger, dans laquelle des dizaines de partisans de l’Algérie française furent tués par l’armée en mars 1962, Emmanuel Macron parle d’un acte « impardonnable pour la République ». En effet, le 19 mars 1962, une semaine après la signature des accords d’Évian et le cessez-le-feu, des manifestants civils partisans de l’Algérie française avaient tenté de forcer le passage vers le quartier de Bab El-Oued, dans le centre d’Alger. Ces derniers avaient alors été tués près d’un barrage tenu par l’armée française.
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Le massacre de la rue d’Isly est impardonnable
La fusillade de la rue d’Isly survenue en 1962 avait duré plus d’un quart d’heure. Selon plusieurs sources, le bilan de ce massacre fait mention d’au moins une cinquantaine de morts, tous civils, dans le rang des manifestants. La fusillade de la rue d’Isly avait provoqué l’exode massif des pieds-noirs d’Algérie. Selon Emmanuel Macron, cette fusillade qui a causé la mort de plusieurs dizaines de partisans de l’Algérie française, reste « impardonnable pour la République ». << Ce jour-là les soldats français déployés à contre emploi, mal commandés ont tiré sur des Français (…) Un massacre >>, a déploré le chef de l’État lors du discours à l’Elysée à l’égard des rapatriés.
Le massacre d’Oran également reconnu
Dans son discours, Emmanuel Macron a également affirmé que le « massacre du 5 juillet 1962 » à Oran, qui a touché « des centaines d’Européens, essentiellement des Français », doit être « reconnu ». << Ce massacre commis quelques heures avant la proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie lui aussi doit être regardé en face et reconnu. La vérité doit être de mise et l’histoire transmise >>, a insisté le chef de l’État français.
Le 14 septembre 2018, le président Emmanuel Macron a aussi reconnu, « au nom de la République française », que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin avait été « torturé à mort, ou torturé puis exécuté par l’armée française » en 1957. Selon L’Élysée, l’objectif de ces séries d’actes mémoriels reste le même: construire à terme une mémoire apaisée, partagée, commune à tout ce qu’ont été jusque-là les mémoires liées à la guerre d’Algérie et à la colonisation. Le 20 septembre 2021, Emmanuel Macron avait demandé « pardon » aux harkis, supplétifs algériens de l’armée française, qui avaient été « abandonnés » par la France. Un projet de loi, actant ce « pardon » et tentant de « réparer » les préjudices subis, est en cours d’examen au Parlement et devrait être adopté d’ici fin février.
Il faut rappeler que dans son allocution, Emmanuel Macron a aussi dénoncé des « crimes inexcusables pour la République » lors des 60 ans du massacre par la police française de manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris.