Burkina Faso : La CEDEAO condamne le coup d’état et sanctionne

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Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont tenu un sommet extraordinaire ce vendredi 28 janvier 2022. L’ordre du jour concernait la décision à prendre suite au coup d’État survenu le weekend dernier au Burkina-Faso. Au terme des échanges, plusieurs mesures ont été prises par les chefs d’État. 

Suspension du Burkina Faso des instances de la CEDEAO

A l’issue de ce sommet, l’organisation sous régionale a décidé sans surprise de la suspension du Burkina Faso de toutes ses instances comme elle l’a fait dans les cas du Mali et de la Guinée. Aussi, elle a exigé la libération du président Roch Kaboré et des autres responsables arrêtés lors de ce putsch. 

« Il s’agit d’une rupture de l’ordre constitutionnel et dans ce cas de figure, nous avons notre protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance » a fait savoir le président de la commission de la CEDEAO, l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou. 

Il faut signaler que le protocole de la CEDEAO qui sert de base à ces sanctions comprend trois dispositions importantes que sont : 

  • Toute accession au pouvoir doit se faire par des élections démocratiques
  • Toute prise de pouvoir antidémocratique est interdite
  • L’armée est une institution républicaine dont les missions doivent toujours rester apolitiques.

La CEDEAO en posture de dialogue pour le moment 

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest n’a pas encore pris des sanctions économiques contre la junte au pouvoir au Burkina Faso même si cet aspect des choses a été abordé pendant ce sommet. 

La CEDEAO choisit pour l’heure l’option du dialogue. Ainsi, ce samedi 29 janvier 2022, des chefs d’Etat vont entamer des discussions avec les putschistes. Lundi prochain, une délégation de ministres ouest-africains est censée se rendre à Ouagadougou. Les fruits de ces deux grands déplacements seront examinés lors d’un nouveau sommet extraordinaire de la CEDEAO qui aura lieu le jeudi prochain à Accra.

A cette occasion, la CEDEAO décidera d’imposer ou non d’autres sanctions. « Les putschistes ont justifié leur action par le niveau d’insécurité, nos officiers auront donc aussi pour mission d’évaluer la situation du pays » a indiqué une source proche de la CEDEAO.       

Paul Henri Damiba dresse sa feuille de route

Pendant ce temps, au Burkina-Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a prononcé son premier discours après le coup d’Etat dans la soirée de ce jeudi 27 janvier 2022 à la télévision nationale. Il a déclaré que le Burkina Faso a plus « que jamais besoin de ses partenaires ». 

En effet, la population reprochait à Rock Kaboré de ne pas pouvoir gérer efficacement la crise sécuritaire qui secoue le pays. Dans son discours, Paul Henri Damiba a affirmé qu’il va associer toutes les « forces vives » de la nation afin d’établir « une feuille de route » efficace qui permettra désormais au Burkina Faso de surfer sur les vagues du développement, de la sécurité. 

Depuis sa prise de pouvoir, le chef de la junte a déjà consulté les ministres renversés et les syndicats. Il a demandé aux ministres de ne pas quitter le pays sans autorisation. Aussi, il a promis consulter les syndicats et les impliquer dans la  transition.

L’allègement du couvre-feu et des mesures aux frontières 

Dès le début du chaos, le gouvernement a imposé un couvre-feu de 21h à 5h. Mais après le putsch, la junte a décidé d’assouplir cette mesure. La télévision nationale a annoncé ce jeudi un allègement du couvre-feu mis en place. Il passe de minuit à 4h. 

Par ailleurs, le transport aérien est de nouveau autorisé. Les avions peuvent donc décoller et atterrir à Ouagadougou. Au niveau des frontières terrestres, elles restent fermées, mais peuvent être ouvertes pour tous les produits sanitaires et autres colis en mouvement pour raison humanitaire.

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