Burkina- Faso : Le président Kabore destitué par un coup d’état militaire

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La confusion qui régnait à Ouagadougou au Burkina-Faso depuis la nuit de samedi à dimanche a connu son épilogue dans la soirée du lundi 24 janvier avec la lecture à la télévision nationale burkinabè de deux communiqués signés du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier présenté comme président du mouvement de putschistes a déclaré la dissolution des institutions et la fermeture des frontières.

Une mutinerie dans plusieurs camps

Depuis la nuit du samedi 22 au dimanche 23 janvier 2022, les Burkinabè ont été maintenus en éveil par des coups de feu tirés depuis des camps militaires situés à Ouagadougou et à Kaya. Une grande confusion s’est alors remarquée dans les grandes villes du pays de cette nuit à la lecture ce lundi soir de deux communiqués signés du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Lesdits communiqués lus par le capitaine Ouédraogo accompagné sur le plateau d’une dizaine de militaires environs, constituent l’acte final qu’attendait les incrédules et dubitatifs pour accepter le fait qu’un nouveau coup d’état militaire venait de survenir au pays de Thomas Sankara.

Le président Kabore arrêté et sommé de démissionner

D’abord démenti par les anciennes autorités politiques, le coup d’état est devenu réalité avec la lecture des communiqués. En effet, depuis la prise sans effusion de sang du palais et des organes étatiques dont la Télévision Nationale par les militaires putschistes, la rumeur du coup d’état s’était dispersée aussi au Burkina-Faso que sur internet. Les caciques du pouvoir de Kabore avaient essayé de réfuter l’évidence par le biais de communiqués et de messages sur les réseaux sociaux, notamment Twitter.

Le président Kabore, reclus dans son domicile privé, avait lui-même effectué un tweet dans lequel il appelait au dialogue avec les militaires et ordonnait leur retour en caserne. Mais son appel n’a pas eu d’écho puis qu’il a été finalement arrêté et sommé de démissionner. La démission qu’il a finalement adressée par voie manuscrite a été publiée sur internet et montrée à la Télévision Nationale Burkinabè.

Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du Faso

Officier d’infanterie diplômé de l’Ecole de Guerre de Paris, Paul-Henri Damiba est un lieutenant-colonel de l’armée du Burkina. Ancien membre du puissant Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP) qui assurait la sécurité de Blaise Compaoré et ses proches, le nouvel homme fort du Burkina n’avait pas soutenu le général Gilbert Diendéré lorsque ce dernier avait fait son coup d’état en 2015. Commandant de la 3ème Région Militaire jusqu’à son coup d’état, le lieutenant-colonel Damiba a dirigé de nombreuses unités anti-terroristes. Il est donc bien placé pour connaitre les limites de la politique anti-terroriste du Burkina.

Des populations globalement pro-coup d’état

De manière générale, les Burkinabè souhaitaient ce coup de force militaire. Ils étaient un peu fatigués des échecs rencontrés par leur armée dans la lutte contre les djihadistes dans le Nord et dans l’Est de leur pays. Le pays qui est en proie à une montée du terrorisme a enregistré ces derniers mois de nombreux massacres de civils et attaques de positions de forces de l’ordre. Ces incidents qui ont déjà causé la mort de milliers de personnes et le déplacement de millions de personnes seraient dues à un manque de moyens. Les populations souhaitent désormais qu’avec l’arrivée des militaires au pouvoir, les moyens conséquents seront injectés dans cette lutte afin que ses habitants puissent à nouveau vivre dans la paix et la sécurité.

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