Haïti : Un président et un premier ministre intérimaires élus

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Pour sortir de la crise politique qui secoue Haïti depuis l’assassinat du président Jouvenel Moïse, les membres du conseil national de transition installé par les signataires de l’accord de « Montana », ont procédé ce dimanche 30 janvier 2022 à l’élection d’un président et d’un premier ministre intérimaires conformément audit accord politique.

Un assassinat sur fond d’insécurité

Petit pays des Caraïbes, Haïti est l’un des États les plus pauvres du monde. Par ailleurs, il est également l’un des plus dangereux et les plus touchés par l’insécurité et le grand banditisme. On y entend souvent parler d’enlèvements contre rançon menés par des gangsters non identifiés.

La population civile n’avait jamais cessé de dénoncer l’inaction du gouvernement de Jouvenel Moïse face à cette crise d’insécurité. Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, le président Jouvenel Moïse a lui-même été assassiné à son domicile par un groupe armé. Son épouse blessée dans l’attaque, a été hospitalisée.

Fritz Alphonse Jean et Steven Benoit élus

A l’issue du premier tour, les membres du conseil national de transition de l’accord de « Montana » ont porté leur choix sur Fritz Alphonse Jean, économiste et ancien gouverneur de la banque centrale haïtienne. Il a été élu président intérimaire avec 25 votes exprimés contre 15 pour son challenger, l’ancien sénateur Edgard Leblanc fils.

Lors du second tour, l’ancien sénateur Steven Benoit a été élu premier ministre intérimaire. Il a obtenu 21 votes exprimés sur 42 devançant largement ses concurrents.   « Je félicite Steven Benoit pour sa victoire. Ensemble, nous devons conduire la barque du pays en collaboration avec les membres de l’OCT pour une vraie transition de rupture. » a réagi Fritz Alphonse Jean juste après le vote.

Ces deux hommes feront partie du collège présidentiel pour conduire la transition de deux ans prévue par l’accord. Ils sont les premiers des cinq membres du collège présidentiel à être désignés. Il faut noter que les membres du Conseil national de transition qui ont participé au vote sont au nombre de 42 au lieu de 44.

Ariel Henry s’oppose à ce projet politique

L’actuel chef du gouvernement Ariel Henry n’est pas d’accord avec l’opposition pour la mise en exécution de l’accord de Montana qui prévoit un collège présidentiel de cinq membres. Aucun consensus n’est encore trouvé entre les différentes parties. Depuis l’assassinat du président Jouvenel Moïse, c’est Ariel Henry qui dirige le pays, ce que conteste l’opposition qui a insisté pour l’élaboration de ce plan politique.

Mais Ariel Henry avance dans la même direction que l’ancien président assassiné Jouvenel Moïse. Son but est d’organiser tôt les élections et d’élaborer une nouvelle constitution. « Pour moi, avant l’été on aura une nouvelle constitution qui nous permettra d’organiser les élections afin d’avoir de nouveaux élus qui prennent en charge l’Etat haïtien.

Trois mois après la mise en place de l’Assemblée constituante, il devait y avoir des élections pour adopter ou rejeter cette nouvelle constitution proposée par l’Assemblée constituante » a déclaré mardi dernier le premier ministre.

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