Provocation à la haine, c’est le motif pour lequel Eric Zemmour a été condamné ce lundi 17 janvier 2022 par le tribunal correctionnel. Le candidat déclaré aux élections présidentielles françaises de Mai 2022 a été condamné à 10000 euros d’amende. L’intéressé compte interjeter l’appel selon Maitre Pardo son avocat.
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Le rappel du contexte et des faits incriminés
Ce sont des propos tenus le 29 septembre 2020 sur la chaine française d’informations CNews, et plus précisément dans l’émission « Face à l’info » qui sont à la base de cette condamnation. Eric Zemmour, qui était à l’époque un polémiste à succès sur ladite chaine d’infos du groupe Canal, avait en commentant l’actualité relative à l’attentat survenu le 25 Septembre 2020 devant les ex locaux du journal satirique Charlie Hebdo affirmé que les migrants mineurs isolés n’avaient rien à faire en France. Il avait alors, après avoir traité ces mineurs de voleurs, violeurs, et d’assassins, demandé sans ambages leur renvoi systématique dans leurs pays d’origine ou de provenance.
Les limites de la liberté d’expression dépassés
En condamnant Eric Zemmour à cette amende de 10000 euros, le tribunal a suivi à la lettre le réquisitoire du parquet et entériné ses arguments accusateurs. Selon le procureur en charge de l’affaire, ces propos du candidat d’extrême droite constituent de manière indéniable un véritable dépassement des limites de la liberté d’expression. C’est pourquoi il a demandé que la chaine d’infos soit également condamnée, ce qui a été le cas. Le directeur de publication de CNews Jean-Christophe Thierry qui comparaissait aux côtés d’Eric Zemmour a en effet été condamné à une amende de 3000 euros pour avoir laissé Eric Zemmour tenir ces propos sur sa chaine de télévision.
La réaction d’Eric Zemmour et de ses proches
Bien qu’il ne se soit pas présenté devant les juges hier lundi 17 janvier 2022, Eric Zemmour n’est pas resté silencieux après le verdict. Le candidat à la présidentielle a après la prononciation du verdict, qualifié dans un communiqué la décision du tribunal d’idéologique et stupide. Il a affirmé que les magistrats et les autres acteurs du système judiciaire deviennent de plus en plus des idéologues, ce qui conduit à une fabrication en quantité industrielle du délit d’opinion. Interrogé sur l’affaire, Maitre Pardo, l’avocat de l’accusé, a expliqué que son client ne faisait que défendre une opinion politique et que les mineurs isolés ne constituaient ni une race, ni une nation.
L’affaire ne s’arrêtera pas au tribunal
Porter l’affaire en appel et demander qu’elle soit de nouveau jugée, telle est la décision d’Eric Zemmour et de ses conseils. Les intéressés refusent ainsi d’accepter la décision du tribunal qui ne leur est pas favorable. Pour rappel, c’est la troisième fois qu’Eric Zemmour est accusé de provocation à la haine. L’intéressé doit d’ailleurs être jugé en appel jeudi 20 janvier 2022 pour contestation de crime contre l’humanité en raison de propos tenus en Octobre 2019, toujours sur la chaine de télévision CNews. Dans lesdits propos, Eric Zemmour affirmait que le maréchal Pétain avait en collaborant avec l’ennemi allemand lors de la deuxième guerre mondiale, sauvé les juifs français.