Sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali : Focus sur la réaction de Bamako

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Les militaires qui sont au pouvoir au Mali ne comptent pas organiser des élections et remettre le pouvoir aux civils avant un certain moment. Le colonel Assimi Goîta et ses proches l’ont fait savoir à travers leur programme de transition qui s’élève sur quatre à cinq années. Contrariés, les présidents des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), organisations auxquelles le Mali appartient, ont au cours de leurs rencontres extraordinaires tenues ce weekend à Accra au Ghana, prononcé des sanctions économiques quelque peu drastiques. En réponse, Bamako a réagi avec force et énergie…

Les sanctions des organisations régionales

Réunis ce week-end à Accra au Ghana sous la coupole des présidents Kouffor du Ghana et Ouattara de la Cote d’Ivoire, les présidents de l’UEMOA et de la CEDEAO ont à la suite de leurs échanges, décidé d’asphyxier économiquement le régime de Bamako. En résumé, ils ont décidé de fermer leurs frontières terrestres et aériennes avec le Mali qui est à la base un pays enclavé sans accès à la mer.

Dans le même ordre d’idées, la CEDEAO et l’UEMOA ont décidé de suspendre toutes les activités commerciales et échanges économiques existant entre leurs pays membres et le Mali. Les seuls produits pouvant être encore envoyés au Mali par le biais de ses voisins sont les produits de première nécessité, notamment les médicaments importants et les produits vivriers essentiels.

Par ailleurs, il a été également décidé le gel des avoirs du Mali à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). A l’évidence, les pays membres de la CEDEAO et de l’UEMOA voulaient passer un message clair aux dirigeants maliens, il faut que le pouvoir de Bamako soit restitué de manière rapide aux civils.

Il faut signaler qu’à la suite du coup d’état d’Août 2020, certaines sanctions avaient déjà été prononcées à l’époque sur insistance du président Ouattara, mais lesdites sanctions avaient été vite levées en raison de la confiance accordée aux militaires par certains autres présidents qui à présent n’ont pas trouvé d’objections à la prise des sanctions prononcées ce weekend à Accra au Ghana.

Les réactions des autorités militaires de Bamako

Ces réactions n’ont pas vraiment tardé à venir. En premier lieu, il y’a eu le communiqué No 007 de la junte lu le dimanche 9 janvier 2022 par le porte-parole des militaires au pouvoir à Bamako. Ce communiqué livré sur la Télévision Nationale malienne à l’occasion d’un flash spécial ne s’est pas du tout fait attendre. Il est en effet devenu public juste quelques heures après la clôture du sommet d’Accra et la prononciation des sanctions émises par la CEDEAO et l’UEMOA. Le lendemain, les militaires sont revenus à la charge avec des mesures énergiques et véhémentes.

En effet, ils ont décidé de rappeler tous leurs ambassadeurs présents dans les pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO. Ils ont également demandé à l’Organisation des Nations Unies de faire retirer du territoire malien dans un délai de 72 heures tous les personnels militaires et paramilitaires de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) provenant des pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO.

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