Grèce : Plusieurs ONG fustigent l’exclusion des migrants des aides alimentaires

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Une trentaine d’organisations non gouvernementales (ONG) a dénoncé cette semaine le manque d’accès à la nourriture observé depuis quelques jours au niveau de certains camps de réfugiés dans lesquels se trouvent de nombreux résidents dans la partie continentale du pays. Cette absence de secours alimentaire serait due selon ces ONG au nouveau protocole d’aide humanitaire instauré dans le pays.

Une nouvelle loi mise en place prive les réfugiés de nourriture

La nouvelle loi qui est entrée en vigueur au cours du mois d’octobre de l’année passée, permet seulement aux personnes dont la demande d’asile est en cours de bénéficier des aides de l’Etat. Les personnes dont la demande d’asile a été acceptée ou rejetée sont désormais exclues de l’assistance alimentaire. 

Selon certaines ONG, près de 40% des résidents des camps de Grèce soit environ 6000 personnes sont ainsi privés de nourriture. Parmi elles, se trouvent de nombreux enfants. Pour obtenir ce taux, les ONG ont comparé les chiffres officiels de la nourriture distribuée par les autorités du pays dans les camps situés en Grèce continentale et le nombre de résidents de ces camps enregistré par l’Organisation internationale pour les migrants. 

Melina Spathari, représentante de l’ONG Terre des hommes en Grèce a expliqué qu’au début du mois d’octobre, les résidents des camps qui avaient obtenu le droit d’asile ont été priés d’aller vivre ailleurs et de se débrouiller. Elle déplore l’absence d’alternative pour ces personnes. « Mais évidemment, cela n’est pas possible, car aucune mesure d’intégration n’est en place pour aider ces personnes à trouver des moyens de subsistance et commencer à vivre de façon indépendante » s’est-elle insurgée.

Le gouvernement prend en main la gestion du programme d’aide financière

Depuis 2017, c’est le Haut commissariat des réfugiés des Nations Unies qui s’occupait du versement de l’allocation financière aux 200 000 demandeurs d’asile présents en Grèce. Mais en septembre 2021, les autorités grecques ont pris la  décision de gérer désormais ce programme d’aide. 

« Après quatre années de gestion  de l’aide financière pour les demandeurs d’asile, le HCR a effectué son dernier versement en septembre 2021. A partir du 1er octobre, les autorités grecques prennent en charge le programme d’aide » a-t-on lu dans un communiqué de l’organe de l’ONU.

Une passation de charge qui a tout bouleversé

Cette passation a enrayé la machine administrative grecque. Selon les migrants, la reprise en main de ce programme par la Grèce se passe très mal. Ils dénoncent la sélection qui s’observe dans la distribution des nourritures et aussi la suspension de leur allocation. Le mercredi 13 octobre 2021, des centaines de réfugiés du camp de Nea Kavala étaient descendus dans les rues. Ils avaiient protesté contre le nouveau protocole mis en place par le gouvernement grecque qui les exclut des distributions de nourritures. 

Le Haut commissariat des réfugiés trouve ‘’préoccupante’’ la situation. « Il est important de s’assurer que toute personne dans le besoin reçoive un soutien lui permettant de faire face à ses besoins fondamentaux quotidiens, y compris l’accès à la nourriture. Nous soutenons les efforts de chacun pour rechercher des moyens de faire face à la situation » a déclaré l’agence onusienne.

Pour rappel, la Grèce compte actuellement sur l’ensemble de son territoire 28 camps de réfugiés qui accueillent les migrants durant leur procédure de demande d’asile.

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