Israel : L’affaire Pégasus toujours au coeur de l’actualité

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Un scandale mondial d’espionnage de téléphones mobiles éclabousse depuis peu le groupe NSO, fabricant du logiciel « Pegasus ». Ce logiciel est performant en matière de lutte contre le terrorisme. Mais depuis les troublantes révélations d’une enquête, l’entreprise sombre. Les ennuis ont commencé pour cette société en 2021 lorsqu’un consortium de 17 médias internationaux ont publié des articles expliquant que le groupe NSO utilise le logiciel Pegasus pour espionner des téléphones de journalistes, d’hommes politiques parmi lesquels des chefs d’Etat, des militants et des chefs d’entreprises dans différents pays.

Démission du directeur exécutif du groupe NSO

Asher Lévy, le directeur exécutif du groupe israélien de cybersécurité a annoncé ce mardi 24 janvier 2022 sa démission. Cette décision intervient quelques jours seulement après les révélations du  quotidien économique israélien Calcalist. Le journal a dévoilé que  le logiciel espion « Pegasus » développé par cette entreprise avait été utilisé par la police israélienne notamment contre des militants sociaux et politiques dans le pays.

Les autorités judiciaires du pays ont alors décidé d’ouvrir une enquête pour en savoir plus sur ce sujet. Mais Lévy a précisé que son départ n’est aucunement lié aux controverses récentes concernant cette société privée israélienne de cybersécurité. << Après un changement de propriété et le transfert (des parts) au fonds BRG (Berkeley Research Group), j’avais annoncé aux nouveaux propriétaires que je considérais qu’il était mieux pour eux de nommer à la direction une nouvelle personne pour les représenter >>, a ajouté Asher Levy.

Il faut noter qu’en novembre dernier, le directeur général, Isaac Benbenisti avait démissionné quelques jours après sa nomination. Le groupe NSO est désormais placé sur la liste noire du département du Commerce aux États-Unis.

Le groupe NSO lourdement endetté

L’entreprise se porte aujourd’hui relativement mal. Sa dette ne cesse de croître depuis ces révélations. Elle s’élève en ce moment à  460 millions de dollars. Le seul véritable espoir est le rachat de cette société par l’américain Integrity. Ce géant américain est prêt à  injecter 300 millions de dollars dans cette transaction.

Human Rights Watch, principale cible de Pegasus

Lama Fakih, une responsable de l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW), a reçu un message du fabricant de son smartphone qui lui faisait savoir qu’elle avait été espionnée. L’analyse du téléphone a montré cinq intrusions du logiciel Pegasus au cours de l’année 2021.

Cette infection permet aux commanditaires d’avoir accès à toutes les informations, communications de la personne ciblée. Mais elle est invisible pour l’utilisateur. << Depuis des années, Human Rights Watch, et plus largement les organisations de défense des droits humains et des journalistes le disent : ceux qui critiquent les gouvernements sont exposés à ces cyberattaques illégales >>, affirme Lamah Fakih ajoutant que << le groupe NSO a toujours répondu en assurant que ses logiciels servaient à capturer des criminels et des terroristes.

Nous savons que ce n’est pas vrai. Nous attaquer, attaquer ceux qui critiquent les gouvernements, c’est une façon d’imposer une censure. Ce sont des tentatives d’intimidation et de harcèlement. »

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